De son nom officiel publiphone, la cabine téléphonique est la scansion paysagère d’une France post-choc pétrolier encore fière de son progrès incarné par son service public des Postes, Télégraphes et Téléphones (ou encore PTT).
Symbole d’une ère moderne accessible à tous depuis le plus petit village de l’hexagone ou le cœur d’une ville capitale, la cabine téléphonique comptait tout de même 300 000 représentantes dressant leur digne édicule d’un mètre carré à la fin des années 90 sur cette terre de nos campagnes dans laquelle on entend mugir ces féroces soldats.
Eh oui ça en fait de la surface, un vrai patrimoine immobilier que la cabine téléphonique. Son modèle le plus courant fut vraisemblablement conçu par un monstre de sadisme au cerveau torturé dont l’objectif était d’en rendre l’accès le plus complexe possible grâce à l’invention d’une porte au pli accordéon qui ne fonctionnait jamais correctement. Il fallait y entrer de biais, opérer une rotation à 180° des épaules, fermer la porte avec la main collée au corps, ré-opérer la rotation en sens inverse, trouver une pièce dans ses poches avec le coude bloqué par une tablette qui ne servait à rien d’autre qu’à y oublier son portefeuille, glisser la pièce dans la fente et composer le numéro voulu sur un cadran rotatif.
Pendant ce temps d’autres usagers du service public de téléphonie s’accumulaient à l’extérieur masquant plus ou moins bien leur impatience face à la durée jugée trop longue de la conversation en cours. Cette situation cocasse (aujourd’hui) pouvait aisément dégénérer et l’on a vu plus d’une querelle dite « de cabine téléphonique » se terminer en invectives et même bourre-pif.
Qu’il est désormais loin ce temps suranné et viril.
Pour les coordonnées, certifier le numéro !
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certitude.