Moncoutant, une ville riche en histoire.
C'est au lieu dit "Puy-Mary" et à la "Burelière" que furent retrouvés des outils de pierre, des morceaux de poteries et quelques objets de bronze attestant d'une vie sur les bords de sèvre depuis des Millénaires.
Notre ville doit son nom à la colline sur laquelle elle se trouve, appelée tout d'abord "MONTE CONSTANEII" par les colonisateurs Romains, puis Mons Contantius" au XIIe siècle, "Monscostanz" au XIIIe siècle,
"Moncostant" au XIVe siècle et enfin "Moncoutant" au XVe siècle. En 1180, nous faisions partie des 67 paroisses rattachées au doyenné de Bressuire.
L'église, dont la plus grande partie fut construite à la fin du XVe siècle est certainement le plus vieil édifice de la commune.
A la fin du XVIIe siècle la communauté protestante, très importante dans notre secteur, connut les tristement célèbres dragonnades. Le château de "Genève" doit sans doute son nom à cette communauté.
Avant la révolution, le canton et notre ville en particulier étaient très connus pour son industrie d'étoffes de laine qui employait la moitié de la population. Les droguets ou tiretaines étaient vendus dans tout l'Ouest de la France.
L'économie locale mettra de nombreuses années à se relever des "guerres de Vendées" qui débutèrent le 19 Août 1792. Il faudra attendre la seconde moitié du XIX siècle pour voir notre bourg évoluer de façon sensible.
La population qui était dans la commune de 1681 habitants en 1821, passa à 2250 en 1861 et à 2960 en 1891. Elle tomba à 2327 en 1944 du fait des guerres et de l'exode rural. Il faudra attendre l'aube du XXIe siècle pour passer la barre des 3200 habitants.
LA GARE
C’est en 1861, sur le registre de délibérations du Conseil Municipal, qu’il est fait état pour la première fois d’une étude du tracé de la voie ferrée qui traversera la commune. En 1868, les travaux battent leur plein et il est demandé aux entreprises qui les exécutaient de bien vouloir
remettre en état les chemins endommagés.
Le chemin de fer traverse la commune sur 4720,50 m ! Il nous est difficile d’imaginer ce que cet
immense chantier a pu engendrer comme activité, mais compte tenu des moyens utilisés, c’est sans doute plusieurs centaines d’ouvriers qui furent mobilisés.
Des récits d’époque dans une commune voisine relatent que ces chantiers mobilisaient toute la main d’œuvre locale disponible et de nombreux étrangers (en particulier des Italiens). Tous les bâtiments disponibles pour les héberger, même les plus vétustes étaient réquisitionnés. Les cafetiers connurent une très forte activité ainsi que tous ceux qui disposaient de moyens pour assurer le transport de matériaux.
La gare de Moncoutant a donc été construite durant ces années, ainsi que d’autres bâtiments nécessaires au fonctionnement des trains à vapeur.
Ce fut le cas par exemple du local construit à côté du pont enjambant la Sèvre. Il était relié à la rivière par un petit canal.
L’eau ainsi collectée était semble-t-il, remontée par une pompe actionnée par une machine à vapeur, jusqu’à un château d’eau situé en face de la gare, afin d’alimenter les locomotives. Ce fut également la construction d’une halle pour le stockage des marchandises. La plupart de ces bâtiments a aujourd’hui disparu, nous pouvons cependant en apercevoir quelques uns sur des cartes postales de cette époque.
Le pont de chemin de fer qui enjambe la Sèvre
En 1869 c’est l’établissement du premier télégraphe entre la Mairie et la Gare.
En 1877, la commune demande au département le classement de 2 chemins permettant de relier le bourg à la gare située à 1100m. Au fil des ans, les constructions le long de cette route feront que le bourg rejoindra la gare.
L’arrivée du chemin de fer à Moncoutant apportera un développement économique qui bouleversera en quelques années l’aspect du bourg.
C’est entre 1865 et 1880 que furent édifiées les principales constructions de caractère que nous connaissons encore de nos jours comme par exemple le château Saint Claude en 1868, le château de Genève en 1877, l’église agrandie et rénovée entre 1865 et 1867 et puis la plupart des maisons dites ‘’Bourgeoises’’.
Le train permettait déjà un aller et retour à la Rochelle dans la journée !
Un square avait été aménagé où sont aujourd’hui les entrepôts de la Direction Départementale de l'équipement et de l'agriculture, il permettait aux voyageurs d’attendre agréablement l’arrivée des trains.
Les foires prirent beaucoup d’importance. Il y avait la foire aux bestiaux place de l’église et place du 11 Novembre (place Florentin Puichaud à cette époque), les veaux sur la place Maurice Clisson, les denrées et les volailles sous les halles (en face la mairie), les porcs cours Clémenceau et enfin les marchands en tous genres dans toutes les rues du bourg. Le stationnement de toutes les charrettes et engins de transport était interdit dans tout le bourg afin de laisser la place aux marchands et aux chalands venant des alentours.
La place de l'église avec les barres qui servaient à attacher les animaux les jours de foire.
Après chaque foire il fallait convoyer les animaux vers la gare afin de rejoindre les abattoirs des villes. Plusieurs wagons étaient nécessaires.
En 1890 on créa même un second quai. Certains jours de foire la totalité des animaux ne pouvait pas être embarquée tant ils étaient nombreux.
Ces foires, par l’activité qu’elles amenaient et par l’argent récolté grâce au droit de plaçage, étaient une source de revenus très importante pour la collectivité.
La gare connaîtra l’apogée de son activité fin du XIXè et début du XXè siècle, la première guerre mondiale et l’exode rural donneront à notre économie locale un sérieux coup de frein. La population qui était de 2960 habitants en 1891 tombera à 2810 en 1911 et à 2558 en 1923. Elle sera au plus bas à 2327 en 1936.
Les trains de marchandises circuleront à Moncoutant jusque dans les années 80 pour transporter du bois et des aciers.
Aujourd’hui il ne reste plus que la gare en souvenir. La voie ferrée a été déposée il y a quelques mois. Le Conseil Général vient d’acquérir l’ensemble des terrains allant de Bressuire jusqu’à la limite de la Vendée. Il souhaite transformer cette ancienne voie en chemin de randonnée.
http://www.moncoutant.fr/patrimoine/ma-ville/patrimoine
A côté du bâtiment restent les latrines. A mon grand regret, l'inscription sur le mur parallèle au mur de la gare a été effacé. Vous pourrez encore la deviner ...
Inutile de vous baisser pour trouver la cache