Il était une fois, dans un jardin enchanté, une petite chenille plutôt dodue qui s’appelait Camille. Insouciantes, Camille et ses sœurs grignotaient du matin au soir des feuilles bien vertes et bien croquantes.
Grigno grigno grignotons
Papillons nous deviendrons
Grigno grigno grignotons
Bientôt nous nous envolerons
Et toutes s’en donnaient à cœur joie. Cette vie de gourmande rampante dura un certain temps, jusqu’au jour où les chenilles se mirent à chercher chacune de leur côté un endroit où se poser. Camille bâtit sa maisonnette au creux d’une large feuille qu’elle trouva fort à son goût. « Ainsi, si la faim me tenaille, je n’aurai pas à aller bien loin », pensa-t-elle. Puis elle entra et s’enferma dans son nouveau logis. Elle s’endormit un peu et rêva qu’elle s’envolait. Mais, hélas…
Quand elle sortit de sa maisonnette, elle ne portait pas d’ailes, et son apparence n’avait en rien changé. Camille tourna la tête dans un sens, puis dans l’autre, et dit avec un long soupir de tristesse : « Pourquoi ? Pour quelle raison ne suis-je pas un papillon ? » Notre petite chenille, qui avait bien besoin de réconfort, s’en alla voir ses sœurs et se mit à les appeler.
C’est alors qu’elle vit voltiger dans le ciel une multitude de papillons. Ils s’approchèrent de Camille et tournoyèrent autour d’elle, fiers de montrer leurs ailes peintes de couleurs vives. Ils se trouvaient si beaux qu’ils ne reconnurent pas leur propre sœur. Pire, en voyant la pauvrette, ils s’exclamèrent en se moquant : « Quel ennui ce doit être de devoir trimballer tant de pattes et de ne même pas pouvoir voler ! » Sur ces mots, ils s’éloignèrent pour reprendre aussitôt leurs jeux aériens. Longuement, Camille les suivit du regard et ses eux se mouillèrent. Tout l’été, elle vécut seule. Parfois, elle sortait de sa maisonnette et grignotait en regardant tristement le ciel. Ainsi passèrent les jours, les mois, les saisons.
Mais vint l’hiver, l’hiver si long, si froid. Les papillons, qui avaient bien dansé, s’envolèrent vers des pays plus chauds, loin des terres glacées. Bientôt, les fleurs puis les arbres se flétrirent. La grande feuille sur laquelle Camille avait vécu passa du jaune au brun, et se recroquevilla avant de tomber. Quand ili se mit à neiger, Camille s’abrita sagement et, de sa fenêtre, regarda le merveilleux spectacle, jusqu’à ce que sa maisonnette fût entièrement recouverte. Alors elle ferma les yeux et rêva qu’elle s’envolait…
Mais, cette fois-ci, le rêve devint réalité. Lorsque Camille s’éveilla, elle agitait gracieusement des ailes de papillon et s’éleva doucement dans le ciel. La neige, qui tourbillonnait autour d’elle, l’invita à danser et ils valsèrent jusqu’au soir. Puis Camille s’en alla couvrir de baisers les perce-neige et les roses de Noël avant de s’endormir sur l’une d’entre elles. Si vous êtes bien sages, vous verrez peut-être un papillon multicolore et vagabond danser autour de votre sapin illuminé. Ne cherchez pas à l’attraper, il se posera sur la plus haute branche où se trouve l’étoile dorée, pour y accrocher ses petits cadeaux.
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Merci de prendre soin de la cache et de ne pas divulguer la surprise ! ;-)
Attention pas de stylos dans la boîte .
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