Partant du principe que « c’est au pied du mur qu’on le voit le mieux, le mur » et vu que nombreuses sont les caches des alentours qui offrent une belle vue sur ce château, on s’est dit que cela avait du sens de vous en proposer une, de cache, qui permette d’admirer la maçonnerie de moins loin.
Mais d’abord, un peu d’histoire :
Dominant les vallées de la Seille, le château du Pin fut construit au XIIIe siècle par Jean de Chalon l’Antique, sur une plateforme dont l’enceinte polygonale est flanquée de 5 tours semi-circulaires, trois d’entre elles accolées à des bâtiments et les 2 autres, de l’enceinte orientale, ouvertes à la gorge. Une courtine élevée les relie. On pénètre dans la cour du château par la porterie cantonnée d’un énorme donjon. Haut de 22 mètres sous les mâchicoulis, il a des murs dont l’épaisseur varie de 2 à 2,80 m. L’intérieur du donjon comprend 5 niveaux auxquels on accède depuis la cour centrale par une porte située à hauteur du 1er étage. La salle du 2nd étage, avec sa monumentale cheminée et sa chapelle contiguë, était réservée à la famille seigneuriale. Le corps du logis s’ordonne sur 2 étages, desservis par un escalier contenu dans une tourelle polygonale hors œuvre, à l’angle Sud du logis. Entre le corps de logis et le donjon, la conciergerie est un bâtiment restauré dans le style néo médiéval. Lors de la conquête française de 1674, un ordre de démantèlement du château entraîna la démolition d’une partie de la courtine (ndlr : ce qui suffit à neutraliser le château d’un point de vue militaire) ; il est possible que l’intervention de l’abbé de de Baume-Les-Messieurs, Jean de Watteville, en ait empêché la destruction complète (ndlr : même si une autre version se raconte à la veillée, quand les enfants sont couchés).
D’importants travaux de restauration ont été entrepris entre 1923 et 1933 par un ancien propriétaire : reconstruction de l’enceinte et du logis, relèvement des tours et restauration du donjon, donjon fortement endommagé par l’ouverture d’une porte à son pied à l’aide … d’explosifs (ndlr : m’enfin ! quelle drôle d’idée). D’autres travaux ont été engagés par les propriétaires actuels (j’en profite pour les saluer).
Le tour des remparts et l’intérieur du château se visitent l’été pour un prix somme toute modique, consacrée à l’entretien des lieux.