ATTENTION! L’EXPLORATION PLUS APPROFONDIE DE CES GROTTES DOIT UNIQUEMENT SE FAIRE ACCOMPAGNE DE SPELEOLOGUES CONFIRMES, JE DECLINE TOUTE RESPONSABILITE EN CAS D’EGAREMENT DANS LES GALERIES, POUR ACCEDER A LA CACHE LA LUMIERE DU JOUR RESTE TOUJOURS VISIBLE MAIS UNE LAMPE VOUS SERA INDISPENSABLE!! NE VOUS ELOIGNEZ PAS PLUS LOIN QUE LA CACHE!
Carrières ou grottes de Caumont
Carrières de Craie - surfaces d'environ 10 hectares
Origine du nom :
Caumont provient du latin "Calidus Mons" ou "Mont Chaud" du fait de ses carrières exploitées à ciel ouvert qui conféraient alors une allure dénudée au sommet des falaises, devenu le "Mont Chauve". Ces carrières sont également appelées "grottes" car l'exploitation souterraine de la pierre à mis à jour des réseaux naturels karstiques.
L'exploitation de la craie :
La pierre de Caumont est un calcaire à grains fins qui s'est déposé au crétacé supérieur. Ce calcaire fait partie d'un ensemble de falaises qui s'étendent de Mantes jusqu'à Etretat. Ce calcaire correspond à de la craie blanche à silex. Le silex se présente sous forme de bancs de rognons ou de couches fines continues appelées localement "larmiers".

Les falaises de craie surplombant la Seine au niveau de La Bouille et de Caumont.
Falaise de craie de Caumont vue depuis les carrières.
Cette craie est ordinairement tendre mais à Caumont elle contient des bancs plus durs, bien visibles avec l'érosion différentielle, et situés à 10 m au-dessus du niveau de la Seine. Ces bancs sont constitués de craie recristallisée, trois fois plus résistante que les autres pierres et non gélive. Elle est presque totalement formée de carbonates de calcium à peu près purs (C'est à dire très peu d'argile). Ce sont ces derniers qui étaient extraits par les carriers. Sa couleur très blanche et sa résistance exceptionnelle lui value la dénomination de "Pierre blanche de Caumont". Cette roche fut utilisée pour les parties sculptées des monuments ainsi que les sous bassements des édifices..

Bancs de craie recristallisée s'étant érodés moins vite que le reste.
(photo F. Bayeux)
Pilier tourné laissé par les carriers sur lequel les bancs de silex sont visibles. La ligne noire du haut correspond au "larmier".
L'exploitation de la Pierre de Caumont a débuté à l'époque Gallo-romaine. Certaines constructions exhumées en forêt de la Londe témoignent de cette utilisation. Les romains tiraient la pierre en suivant les failles et les fractures naturelles de la falaise de Caumont. Les chantiers d'extraction étaient donc à ciel ouvert. A partir du 14ème siècle, l'extraction se poursuivit en souterrain. Les carriers extrayaient à la lance par sapes de contournement et défermage en tiroir.
A l'époque contemporaine, les fronts de taille prirent la forme de gradins d'où les carriers extrayaient des blocs de 3 à 4 m de long. Ils aménagèrent des sentiers en pentes afin de glisser les blocs jusqu'à la Seine. La pierre blanche de Caumont était exportée essentiellement par la Seine sur des Gribanes à voiles, situées au port aux pierres de Seine. Ces bateaux, spécifiques du bassin de la Seine, mesuraient 22 m de long et embarquaient directement les blocs sur leur pont simplifiant leur chargement. Cette exploitation des carrières de Caumont, entièrement manuelle, s'est poursuivie jusque vers 1914 et a laissé des vides dont la hauteur atteint par endroit 14 m.


Extraction de la craie via la méthode des tiroirs vers 1900 (Vernon)
Transport de la pierre par cariolles à chevaux vers le bord de Seine.

Port aux pierres de Caumont avec une Gribane accostée.
Gribane en train d'être chargée de pierres calcaires (Vernon)
La pierre Blanche de Caumont était réputée pour sa qualité (blancheur, finesse et résistance). A part son utilisation locale, elle servit pour la construction de nombreux édifices religieux (Cathédrale de Rouen et de Chartres, Notre-Dame du Havre, l’Abbaye de Jumièges, l'Abbaye Saint-Georges de Boscherville, églises gothiques parisiennes). Ce calcaire fut exporté jusqu'à Londres. Progressivement, les meilleurs bancs ayant été utilisés, la pierre de moindre qualité fut vendue pour l'endiguement de la Seine avec l'utilisation des gribanes.