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Size: 
(regular)
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A la sortie de Tagnon, sur la route de Saint-loup, s'élève une construction appelée par tous "le Calvaire'". Mais quel est ce monument?
Depuis quand est-il là ? A quelle occasion a-t-il été érigé?
En fait, ce monument a été construit pour servir de fond à la grande croix de Jérusalem ramenée d'un pèlerinage en Terre sainte. La "personne pieuse et
dévouée qui se cache quand tous l'acclament, et qui a eu l'audace de demander pour son pays une croix de Jérusalem et qui a organisé cette fête grandiose"
(paroles de monseigneur Neveux en ce 1er juin 1914) est Marie Baudet, née Dupuit, originaire de Tagnon, et sœur de Léon Dupuit, grand-père de Pierre Boucher,
le précédent maire du village.
Pour en savoir plus, reprenons le compte rendu détaillé de cette cérémonie, écrit par le chanoine Dubach, curé de Tagnon en 1914, dans son bulletin:
Le messager paroissial de Tagnon. Ledit bulletin, retrouvé en 1964 par le curé de l'époque, pour le 50' anniversaire, chez Robert Petit à Rethel.
Monseigneur Neueux procède à la bénédiction, dès qU elle est fixée sur le rocher qui doit lui seroir de piédestal,puis elle est salué par le chant de
O Crux Ave. La croix de Jérusalemn devenue la calvaire des Ardennes domine désormais la plaine du Rethélois.
Erection de la croix de Jérusalem
"La journée du 1er juin 1914, en laquelle fut solennellement érigée sur notre terroir la croix de Jérusalem, mérite d'occuper une place à part dans nos
annales paroissiales, car elle fut le témoin d'une manifestation de foi grandiose.
Depuis plusieurs semaines, on parlait de tous côtés et au loin de la fête qui se préparait à 1àgnon. Il n'est donc pas surprenant qu'au jour fixé, on
soit venu en foule.
Dès le début de l'après-midi, les trains spéciaux venant de Reims et d'Amagne débarquaient sur le quai de la gare près d'un millier de voyageurs, tandis
que toutes les routes aboutissant à 1àgnon étaient sillonnées d'autos, de bicyclettes et de voitures. D'après une évaluation sérieuse et aussi approximative
que possible, environ quatre mille cinq cents personnes ont pris part à la cérémonie. Ce chiffre aurait encore été bien dépassé si le temps très pluvieux
le matin n'était pas resté si incertain.
Suivant les indications du programme, tous se dirigent vers l'église et saluent, avant d'y entrer, la croix vénérée qui est exposée devant le portail,
entourée de guirlandes et de fleurs. Elle mesure 6,50 mètres de longueur et pèse 273 kg.
I:église ravissante dans sa parure des plus grands jours se remplit très rapidement et bientôt éclate un vibrant Magnificat dans lequel on sent déjà passer
la foi et l'enthousiasme, tandis que la procession s'organise et se fraie bien difficilement un passage au milieu de la foule compacte.
Derrière la croix et les acolytes vient une longue file d'enfants de chœur formée de ceux de 1àgnon et des paroisses de Saint-Benoît et de Saint-Maurice
de Reims, puis les enfants de la paroisse et un très grand nombre de jeunes filles en voile blanc, l'excellente société musicale du Val-des-Bois qui joua,
pendant le long parcours de la procession, des morceaux religieux avec beaucoup d'art et d'entrain, les groupements de Jeunesse catholique des cantons
de Liart et de Juniville avec leurs drapeaux respectifs.
la croix domine la plaine du rethélois
Puis vient la croix de Jérusalem portée d'abord par les hommes et jeunes gens de Tagnon. Immédiatement derrière elle, s'avancent, distingués par leurs
insignes, les délégués des divers groupements à qui revenait l'honneur de porter le précieux fardeau. Ce sont d'abord les hommes et les jeunes gens
représentant les paroisses voisines, puis l'amicale des anciens élèves des frères, le groupement catholique des hommes de Saint-Benoît, la Jeunesse
catholique, le Syndicat agricole de la Champagne, les tertiaires de SaintFrançois portant chacun une petite croix brune tandis que les anciens pèlerins
de Jérusalem en portent une dorée.
Monseigneur Neveux préside la procession au nom même de son Eminence monseigneur le cardinal...
Après avoir parcouru la rue de la Boye, décorée de drapeaux et d'oriflammes, le cortège passe sous un magnifique arc de triomphe construit par monsieur
A. Huet et suit la route de SaintLoup... A la suite de cette magnifique procession, il est environ 3 heures quand les ouvriers dressent la croix
au-dessus de la foule qui éclate en applaudissements et en vivats. Monseigneur Neveux procède à la bénédiction dès qu'elle est fixée sur le rocher qui
doit lui servir de piédestal, puis elle est saluée par le chant de 0 Crux Ave. La croix de Jérusalem devenue le calvaire des Ardennes domine désormais
la plaine du Rethélois.
Les peintures murales du monument qui lui sert de fond ont été réalisées par madame Baudet elle-même, d'après un procédé qui les rend entièrement
inaltérables à l'air libre.
Les festivités de cette journée hors du commun se sont poursuivies par un discours du R.P. Olivier, puis le retour à l'église a suivi pour vénérer
la relique de la vraie croix, mais il fallut y renoncer, le mouvement de circulation eut été impossible, tant la foule était nombreuse.
Un concert improvisé de la fanfare du Val des Bois précéda le banquet.'"
Un centième anniversaire
Cette grande dame, madame Baudet, était une femme d'avant-garde, féministe militante de l'époque puisqu'elle .était infirmière, qu'elle peignait et
partait en pèlerinage en Terre sainte, ce qui, pour l'époque, devait être une fameuse expédition.
Malheureusement, elle connut un destin tragique. En 1917, trois ans après le début de la Grande Guerre, elle périt lors d'un bombardement à Reims,
alors qu'elle participait aux soins des soldats blessés sous le drapeau de la Croix-Rouge.
Aujourd'hui, presque cent ans après, le temps a fait son œuvre, cette histoire est presque oubliée et les trois fresques représentant la Nativité,
la Transfiguration et la Descente de Croix, sont pratiquement disparues. Afin d'envisager des festivités en 2014, pour célébrer le 100' anniversaire
de l'érection de ce calvaire, l'association Tagnon-Centre, responsable de ce monument, comme de la grotte, du centre éducatif et du presbytère, mène une
réflexion pour une éventuelle restauration, et surtout pour trouver les fonds nécessaires à cette remise en état...
Artide composé par Blandine Grasser, suivant les renseignements recueillis auprès de M. P.Boucher et le journal Vivre à Tagnon n° 20 (décembre 2002).
Cartes postales aimablement confiées par.
Jean-Louis Gilotin de Tagnon.
..,....
Ma première cache contient :logbook, stylo Milical, petits soldats, jeton caddies Val D'Europe, Médiator.
Additional Hints
(Decrypt)
nh cvrq qr yn pebvk